03

mars

2022

04

mars

2022

De 10:00 à 17:00

Colloque international : Iran, Cinéma, Théâtre

Sous la direction de Brigitte Gauthier, Directrice du Laboratoire SLAM et Bahareh Ghanadzadeh Yazdi, ATER, Post-Doctorante

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Programme

Jeudi 3 mars 2022

10h00-10h15 - Accueil des participants (Zoom)

10h15h-10h30 - Ouverture du colloque : Brigitte Gauthier (Directrice du Laboratoire SLAM (Synergies Langues Arts Musique) et Directrice du Département LEA, Université d’Évry Paris Saclay)

10h30-11h00 - Hamid Reza Shairi (Université Tarbiat Modares, Téhéran, Iran) “Quand le cinéma de Kiarostami fait du détail un moyen d’accéder aux formes de vie Hamid Reza Shairi, Tarbiat Modares University”

11h-11h30 - Galina Ovtchinnikova et Assya Ovchinnikova (Université d'État de la région de Moscou, Académie Internationale de Droit (Toula, RUSSIE)) Le champ sémantique « l’argent » comme un point crucial dans Le Faux coupon de Léon Tolstoï, dans le film iranien Un héros et le film français L’argent 

11h30-12h00 - Rouholloah Rezapour (Université Allameh Tabatabi, Téhéran, Iran) “La traduction de sous-titrage du film Un héros d’Asghar Farhadi d’après la psychomécanique du langage”

12h-12h15 - Pause

12h30-13h00 - Maryam Foradi (University of Leipzig, Leipzig, Germany) “The application of smart texts in the translation of plays: challenges of deep translation of Shahname”Question réponse

13h00-14h00 - Pause Déjeuner 

14h00-14h30 - Marianne Magdi (Université d’Évry Paris Saclay) “L’Homme Intègre, une esthétique réaliste et expressive.”

14h30-15h00 - Bamchade Pourvali (Université Gustave Eiffel) “Il était une fois le cinéma (Mohsen Makhmalbaf, 1992) : Réflexions sur l’Histoire plurielle  du cinéma iranien”

15h30-16h00 - Bita Ebrahimi (Université Paris-Saclay et ’Université Sorbonne-Nouvelle (Paris 3) « La réception du cinéma iranien en France »

16h00-16h30 - Javad Homayounfar (Université d’Évry Paris Saclay) “La censure dans le théâtre iranien après la fondation de la République Islamique en Iran”

16h30-17h00 - Panel des Participants de la première journée

17h00-17h30 - Bahareh Ghanadzadeh Yazdi Clôture de la première journée   

Vendredi 4 mars 2022  

10h00-10h15 - Accueil des participants (Zoom)

10h00-10h30 - Asal Bagheri (Cergy Paris Université, laboratoire de recherche AGORA de Cergy Paris Université) « L’exploitation des films iraniens à l’international : Quels enjeux, quelles perspectives ?»

10h30-11h00 - Saman Rezai (University of Alberta) et Ahmad Kia (Tarbiat Modarres University, Iran) Iranian Cinema: What We See or What We Should Expect

11h00-11h30 - Bahareh Ghanadzadeh Yazdi (Université d’Évry Paris Saclay) « The English subtitling of Asghar Farhadi’s About Elly and their influence on the reception of his work »

11h30-11h45 - Question réponse

11h45-12h30 - Anne-Christine Loranger (ICI Radio-Canada) “L’homme iranien sur l’homme iranien”

13h00-14h00 - Pause déjeuner

14h - Nicole Ansari  - “Expériences théâtrales”

15h00 - Dominic Glynn (Université d’Évry Paris Saclay) “Peter Brook’s Iranian Connection”

15h30-16h30 - Brigitte Gauthier - Documentaire Iran : Cinéma Chrono, 52 minutes

15h40-16h00 - Panel des participants

16h15-16h30 - Brigitte Gauthier - Clôture du colloque

PRÉSENTATION DES INTERVENANTS ET DE LEURS COMMUNICATIONS

BRIGITTE GAUTHIER : DOCUMENTAIRE IRAN, CINÉMA CHRONO (52 MINUTES)

Biographie : Brigitte Gauthier dirige le laboratoire SLAM (Synergies Langues Arts Musique) de l'université d'Évry Paris-Saclay, Professeur des Universités, elle dirige le Département LEA, et le parcours Narration Traduction Nouveaux Médias du master Lettres et Langues de l'Université Paris-Saclay qu'elle co-dirige. Directrice de la collection Série S.C.R.I.P.T. (Scénaristes Créateurs Réalisateurs Interprètes Performers Traducteurs). Ancienne élève de l'École Normale Supérieure, elle détient un Doctorat de la Sorbonne et un Master of Fine Arts de l'Université de Columbia à New York. Elle est professeure à l’Université d’Evry Paris-Saclay, spécialisée dans le théâtre, le cinéma et les nouveaux médias. Elle a traduit Making a Good Script Great de Linda Seger ; Story de Robert McKee, Reconnaître et identifier les problèmes liés à l’écriture de scénario de Syd Field ; Écrire la comédie de Stuart Voytilla et Scott Petri ; Les Clés des plus grands succès du scénario de R.M. Stefanik ; Les Règles élémentaires de l’écriture de scénario de Blake Snyder, Réaliser un long métrage : le travail avec l'équipe artistique de Mark Travis. Auteur de Harold Pinter, le maître de la Fragmentation (L’Harmattan), Mettre en scène Harold Pinter (L’Entretemps), Le Langage chorégraphique de Pina Bausch (L’Arche) et de deux thrillers Game Boy (L’Harmattan) et Personne ne le saura (Gallimard, Série Noire). Elle se spécialise dans des activités Novel2Script. Elle est vice-présidente de la SEPTET. La société d’Etudes des pratiques et Théories en Traduction.

BAHAREH GHANADZADEH YAZDI : "THE ENGLISH SUBTITLING OF ASGHAR FARHADI’S ABOUT ELLY AND THEIR INFLUENCE ON THE RECEPTION OF HIS WORK"

In 1994, cinema celebrated its hundredth anniversary. It’s the year when Schindler’s List by Steven Spielberg won the Oscar. That year, Iranian cinema had its own successes in different international festivals. Iranian movies won prestigious awards such as the Oscar and the Golden Palm for more than five decades. According to Daniele Rugo, “It is emotional immediacy, compositional simplicity and the deliberate poverty of its technological apparatus” that has brought this appreciation to Iranian cinema, especially after the Islamic Revolution (2016: 173). In this lecture, we are going to investigate the reception of Asghar Farhadi’s About Elly where the success of the movie depends on elements other than those claimed by Rugo.

Biographie : Bahareh Ghanadzadeh Yazdi est docteure en traductologie de l’université d’Artois. Elle est traductrice professionnelle ayant traduit plus de 40 ouvrages dans des domaines variés, dont la littérature de jeunesse, la psychologie, la sociologie et le développement personnel. Membre du laboratoire SLAM de l’université Évry Paris-Saclay, elle est actuellement ATER à l’UFR LAM, au sein du département LEA de cette même université et postdoctorante sous la direction de Brigitte Gauthier.

NICOLE ANSARI : "EXPÉRIENCES THÉÂTRALES"

Nicole Ansari parle de son expérience en tant qu'actrice irano-allemande dans des pays différents et son amour des films et de la haute culture iranienne.

Biographie : Nicole Ansari est une actrice irano-allemande. Elle est également réalisatrice, metteur en scène, productrice et écrivain. Elle a joué du Théâtre du Soleil jusqu'à Broadway à travers des théâtres en Allemagne, Suisse, Autriche, le West End à Londres et en Italie. Sur le grand écran elle a travaillé avec Soderbergh et récemment avec Shirin Neshat et a fait  de  nombreux films et séries télé. Comme réalisatrice, elle a reçu de nombreux prix dans le cadre international de festival pour sa websérie Messy. Elle a aussi produit trois films et la pièce de théâtre Sinners ("Pécheurs") à Londres, sur la lapidation d'une femme professeure musulmane. 

ASAL BAGHERI : "L’EXPLOITATION DES FILMS IRANIENS À L’INTERNATIONAL : QUELS ENJEUX, QUELLES PERSPECTIVES?"

Avant tout moyen de divertissement pour les Iraniens, mais aussi outil de propagande pour les différents pouvoirs pré ou postrévolutionnaires iraniens, populaire ou élitiste, succès commercial ou interdit à l’écran, féministe ou humaniste, pessimiste ou philosophique, réaliste ou fantaisiste… depuis les années 1950, le cinéma iranien a réussi à exploiter la primauté donnée à l'affect visuel, accélérant l'efficacité du message. En l’absence d’une représentation juste et plurielle dans les médias étrangers, il a su attirer l’attention de festivals de renom pour dessiner au fil des époques une vision iranienne multiple du monde, faire entendre sa voix, et se ménager autant que ce médium le permet une place à sur l’échiquier mondial du cinéma.

Sans prétendre à une quelconque exhaustivité, ce travail a pour ambition de mettre au jour d’un côté un historique de la distribution des films iraniens en France (1900-2021) en traçant le chemin de ses passeurs et en mettant en lumière le réel accueil du public français vis-à-vis de ce cinéma, en s’appuyant sur quelques exemples, tout en essayant de comprendre les raisons de leur réussite ou de leur échec commercial. Et de l’autre, il tente de révéler un historique de la même présence sur la scène internationale, notamment au travers des choix des trois festivals européens des plus importants, à savoir : le Festival de Cannes, la Berlinale et la Mostra de Venise. Ce travail n’a certainement pas vocation à être accusateur. Son but reste une mise en lumière des enjeux des prises de position des festivals vis  à vis du cinéma iranien ainsi que de ceux de la distribution des films iraniens en France. Il essaie de tracer un schéma des choix des festivals, des distributeurs et du public tout en mettant au jour le potentiel bien exploité ou gâché du cinéma iranien à l’international. 

Biographie : Asal Bagheri est enseignante à l’IUT Métiers du Multimédia et de l’Internet de Cergy Paris Université depuis 2018, où elle enseigne entre autres Les Théories de l’Information et de Communication, Le Cinéma iranien, La Stratégie de Communication ainsi que La Sémiologie d’Image. Elle est par ailleurs responsable des projets tuteurés. Au sein de CY Université, elle assure également des cours d’Expression en Français en Licence d’Anglais, des séminaires de Sciences de l’Information (cours assuré en anglais) au sein du Master Political Ideas in a Digital Age ainsi que des séminaires de Sémiologie d’Images au sein du master Journalisme/Master Ingénierie Éditoriale et Communication.

Docteure en Sémiologie et Linguistique, elle est spécialiste du cinéma iranien et auteure de la thèse « Les relations homme/femme dans le cinéma iranien postrévolutionnaire, stratégies des réalisateurs ; analyse sémiologique ». Chercheuse au sein du laboratoire de recherche AGORA de Cergy Paris Université, elle a écrit plusieurs articles publiés en français, anglais ou persan. Son livre Sentiment, amour et sexualité. Les dilemmes du cinéma iranien de la République Islamique est en voie de publication. Ses domaines de recherche sont concentrés sur le cinéma iranien et la censure. Depuis peu, elle a commencé à prendre comme objet de recherche la télévision iranienne, notamment les jeux télévisés et la télé réalité.

Avant de travailler à CY Université, elle a assuré en tant que chargée de cours ou attachée temporaire d’enseignement et de recherche (ATER), depuis 2009, plusieurs enseignements dans le domaine de la Linguistique, Sémiologie, Communication ainsi que Français langue étrangère dans différentes universités telles que Sorbonne Université, Institut Catholique, Paris Descartes, Paris-Est Créteil, Paris-Est Marne-La-Vallée et Rennes 1.

BITA EBRAHIMI : "LA RÉCEPTION DU CINÉMA IRANIEN EN FRANCE"

Dans le monde actuel, le cinéma est le plus influent des médias pour la représentation de la culture. De cette façon, à l’intérieur des frontières nationales, il est possible de transférer le patrimoine d’une génération à l’autre et de faciliter le processus de socialisation. Aussi, dans les communications culturelles internationales, les gens peuvent connaître les coutumes, les valeurs, les pensées et les désirs des autres sociétés. Effectivement, le cinéma est la culture avant d’être l’industrie et l’art. Sous cet angle, le cinéma et les films iraniens présentés aux festivals internationaux, indépendamment des aspects techniques et esthétiques, font apparaître d’une manière concrète la société et la culture iranienne. Depuis la Révolution Islamique iranienne de 1979, l’attention des médias du monde est plus attirée vers l’Iran. Il est intéressant pour les milieux du cinéma de connaître le rôle du cinéma dans un État islamique. De plus, tout au long de l’histoire du cinéma, les études montrent que les nombreux cinémas du monde deviennent célèbres sur la scène internationale quand ils commencent par être diffusés en France. En plus, dès le début à nos jours, les diffuseurs français ont tendance à montrer les films des autres pays en France. Par exemple, le nouveau cinéma latino-américain est montré pour la première fois en France comme ce fut le cas des films du réalisateur brésilien Glauber Rocha dans les festivals français. Les Français ont joué le même rôle pour le cinéma d’Europe Orientale. Aucun autre pays ne donne autant de place au cinéma des autres pays sur ses écrans. En outre, Paris est la capitale globale du cinéma artistique du monde. Les cinéastes français aussi essaient de connaître le cinéma iranien et cette curiosité les stimule pour la connaissance du cinéma iranien. En considérant la situation particulière de l’Iran et son cinéma et la tendance des français à découvrir les cinémas des autres pays, pour cette conférence, je veux aborder en détail les raisons de la réception du cinéma iranien en France.

Biographie : Bita Ebrahimi est doctorante en études cinématographiques à l’université Paris-Saclay en codirection avec l’Université Sorbonne-Nouvelle (Paris 3). Ses recherches portent sur les femmes devant et derrière la caméra dans le cinéma iranien en particulier au sein des festivals du cinéma en Iran. Elle est actuellement en séjour de recherche à l’Université de Montréal. Elle détient un master en études cinématographiques de l’Université Sorbonne-Nouvelle. Avant de venir en France, elle a obtenu un master en Francologie et une licence en langue et littérature française à l’université d’Ispahan ce qui l’a incité à choisir d’écrire un mémoire sur la réception du cinéma iranien en France.

MARYAM FORADI : "THE APPLICATION OF SMART TEXTS IN THE TRANSLATION OF PLAYS: CHALLENGES OF DEEP TRANSLATION OF SHAHNAME"

Engagement with classical literature in the framework of a Citizen Science project using translation alignment: Data accuracy and pedagogical effectiveness

Adding value to the plain texts with the help of different layers and modes of annotations has risen in prominence in recent years. This can be done automatically, semi-automatically or manually either by experts or even laymen. This type of engagement not only indicates the added value of corpus enrichment via different types of annotations undertaken by users generating so-called smart texts, but also leads to the better understanding of corresponding canons by the audience, specifically those, who do not speak the language of the text as their native language. Previous studies and projects of the sort (Foradi, 2020) described here can document and enhance the efficiency of highly annotated reading environments offering smart texts, which try to provide their readers with the opportunity to experience the original texts from a different point of view and learn as much as possible from the source. In this case, having the enriched corpora enables the foreign speaking readers, as soon as they are exposed to the source and target texts, to discover the paradigms that correspond to translation strategies and to compare the source and the target text. This is, indeed, an essential step towards accessing the world’s literature “at the source”, as Goethe wished (Goethe, 1819), knowing from von Humboldt that even the best, most accurate, most loyal translations differ enormously from the source text (von Humboldt, 1973). However, the described efforts are restricted to the written texts. In the plays inspired by classical Iranian literature, the audience is exposed to a text with all its complexities without having the option to enjoy the benefits of using smart texts. In my presentation, I will discuss the challenges of the deep translation of Shahnameh, as one of the most common canonical texts used in Iranian plays and raise the question, how smart texts can be beneficial for foreign speaking audiences.

Biography: Maryam Foradi is a postdoctoral researcher working on Translation in “Digital Age and the Problem of Semantics in Corpus-based Translation Studies” at Institute for Applied Linguistics and Translation Studies, University of Leipzig. Her main interest is in Digital Humanities and Classical Literature. 

GALINA OVCHINNIKOVA : "LES PROBLÈMES DE LA SOCIÉTÉ IRANIENNE DANS SON CINÉMA À TRAVERS LE PRISME DE CULTURES ÉTRANGÈRES."

LE CHAMP SÉMANTIQUE DE « L’ARGENT » COMME UN POINT CRUCIAL DANS LE FAUX COUPON DE LÉON TOLSTOÏ, DANS LE FILM IRANIEN UN HÉROS ET LE FILM FRANÇAIS L’ARGENT.

L’objet  de cette communication est d’analyser le champ sémantique de « l’argent » commun au 19e, 20e et 21e siècles dans une nouvelle de Léon Tolstoï Le Faux coupon, le film de Robert Bresson L’Argent et le film d’Asghar Farhadi Un Héros. Le motif de l'argent est reflété par Léon Tolstoï, Robert Bresson et Asghar Farhadi dans le cadre de la moralité humaine. Le titre Faux coupon  contient le concept de l'argent et trouve son incarnation dans le comportement de ses personnages engloutis par le pouvoir de l’argent et la détérioration des mœurs. « La richesse, l'argent, détruit tout d'abord ceux qui les possèdent » (Tolstoï). Un lycéen fait circuler un faux coupon et détruit beaucoup de destins. Le champ sémantique russe et français du concept de « l’argent » est riche en archaïsmes : un coupon, un billet, un billet d’un rouble cinquante, un franc. A. Farhadi décrit la société iranienne. Il filme ce qu’il faut, quand il le faut, en mettant l’accent sur le côté moral de l’homme. À travers les drames spirituels de ses personnages nous entendons l’écho tolstoïen du mensonge, des manipulations, de l’honnêteté et de la responsabilité. Nous découvrons les réalités iraniennes telles une dette non remboursée : la dote. Le champ sémantique de « l’argent » dans le film « Un héros » abonde aussi en termes financiers : une pièce d’or, un pactole. L’analyse contrastive d’Un héros d’Asghar Faradhi et de L’Argent de Robert Bresson (une adaptation contemporaine du « traductème russe Faux coupon » de Léon Tolstoï) trouvera sa suite dans le projet de l'École des jeunes traducteurs de la traduction audio-visuelle avec les masterants de l’Université d’Etat pour la région de Moscou. Comme le sous-titrage attire l’attention de nombreux chercheurs, ce problème est d’une grande actualité. On prévoit de faire le sous-titrage russe des fragments des films cités et de faire l’analyse de l’adaptation interculturelle.

Biographie : Galina Ovchinnikova est docteure d’État ès sciences philologiques et Professeur à l’Université d'État de la région de Moscou, directrice du département de linguistique de l’Académie Internationale de Droit, membre du Jury de soutenance des thèses de doctorat à Moscou, elle est directrice de l’École doctorale en linguistique contrastive à Toula, directrice du Centre du français des affaires de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris, agréé à Toula.

BAMCHADE POURVALI : "IL ÉTAIT UNE FOIS LE CINÉMA (MOHSEN MAKHMALBAF, 1992) : RÉFLEXIONS SUR L’HISTOIRE PLURIELLE DU CINÉMA IRANIEN"

Après la révolution de 1979 et plus encore depuis la sortie de Persépolis (2007) de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud, le cinéma iranien recouvre une réalité plurielle renvoyant à une diversité d’œuvres entre les films tournés à l’intérieur de l’Iran de manière officielle ou clandestine, ceux réalisés par des cinéastes en exil ou ceux de la diaspora. Réfléchir à l’Histoire du cinéma iranien aujourd’hui revient donc à penser ces œuvres, en soulignant le dialogue qui peut exister entre elles mais aussi leur relation directe ou indirecte avec les films d’avant la révolution de 1979.

Si la modernité du cinéma iranien dans les années 1980 et 1990 avait permis de montrer la diversité de la population iranienne à l’intérieur du pays à travers des films tournés dans différentes régions comme le Gilan ou le Kurdistan, l’apparition depuis 15 ans d’un cinéma de la diaspora a permis de révéler une autre réalité du peuple iranien et d’aborder des questions nouvelles comme celles de l’Histoire. Aux films intérieurs qui traitent essentiellement du présent répondent les films de la diaspora qui s’intéressent davantage à des questions du passé, en étant cependant influencés par le cinéma iranien des années 1980 et 1990 mais aussi par les films des années 2000, comme Le Cercle (2000) de Jafar Panahi qui insiste sur la place des femmes. Ainsi Persépolis de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud et Women without Men (2009) de Shirin Neshat et Shoja Azari abordent des événements historiques en se réfèrent principalement à des femmes. Ce cinéma de la diaspora influence à son tour le cinéma de l’intérieur. En effet, ne peut-on voir un écho entre A Girl Walks Home Alone At Night (2014) d’Ana Lily Amirpour, film de vampires tourné aux États-Unis, et Invasion (2017) de Shahram Mokri qui appartient au même genre et où le personnage principal est aussi une jeune femme ? Careless crime (2020) du même réalisateur ne montre-t-il pas non plus une approche historique revenant sur un épisode de la révolution de 1978-1979 comme cela avait été le cas des films de la diaspora ? Il était une fois le cinéma de Mohsen Makhmalbaf sur Nasseredin Shah, permet de penser ces différentes histoires. Le cinéaste inscrit le renouveau du cinéma iranien dans une perspective historique remontant à la cour du souverain Qadjar Nasseredine Shah au moment de la modernisation de l’Iran. De manière anachronique, l’Histoire du cinéma iranien d’avant la révolution était montré à des personnages de la fin du 19ème siècle, soit avant l’introduction du cinéma en Iran, interprétés par les plus grands acteurs du cinéma iranien de la fin du 20ème siècle que l’on revoyait dans leur rôle d’avant 1979 ou avec leur partenaire vivant pour certains en-dehors de l’Iran depuis la révolution ou n’ayant plus tourné depuis. En partant de cette œuvre, nous aimerions penser une manière actuelle de concevoir une histoire du cinéma iranien en nous projetant également dans l’avenir comme l’avait fait Makhmalbaf à la fin de son film, il y a 30 ans.

Biographie : Bamchade Pourvali est docteur en cinéma, Bamchade Pourvali est ATER à l’Université Gustave Eiffel. Spécialiste de l’essai cinématographique et du cinéma iranien, il est l’auteur d’ouvrages consacrés à Chris Marker (Cahiers du cinéma, 2003), Jean-Luc Godard (Séguier, 2006), Wong Kar-wai (l’Amandier, 2007) et le rédacteur de dossiers pédagogiques sur L’Homme à la caméra de Dziga Vertov (CNDP, 2010), Iranien de Mehran Tamadon (CNC, 2016) et My Sweet Pepper Land d’Hiner Saleem (CNC, 2017). Il dirige un ciné-club iranien au Lucernaire depuis 2018 et a fondé le site « Iran ciné panorama » (www.irancinepanorama.fr) consacré à l’histoire et à l’actualité du cinéma iranien.

SAMAN REZAEI & AHMAD KIA : "IRANIAN CINEMA: WHAT WE SEE OR WHAT WE SHOULD EXPECT"

Iranian cinema is usually seen from a social and political viewpoint, and the reason for this is the complex political relations at international levels between Iran and other countries. The effects of this kind of view are observable in different fields of cinematic studies such as, theory, critique, and historiography. The historiography of Iranian films is often composed in terms of the influence of political events and social phenomena; besides, they are viewed according to cinematic theories that originate from the West and due to the different principles of rationality and artistic style, it has imposed numerous restrictions for categorization of Iranian films. Also, the evaluation and critique of these works are ambiguous in relation to their thematical and content subtexts. In other words, those Iranian films have been critically acclaimed that could be adopted to western social subtext. However, this has led to the production of a particular genre of films called “festival films” in Iranian cinema, which are focused and built on this feature. This means that the artistic and intellectual tastes of West have had a significant impact on most of the world-famous Iranian filmmakers. In such a way that this group of artists have made undeniable transformations of the intellectual and cultural themes of Iran, among which one can include religion, moral values, women’s rights, etc. This article seeks to provide a perspective for watching, understanding, and criticizing Iranian cinema based on Iranian cultural principles and wisdom. A view based on a clear and pure feeling, mixed with a kind of spiritual revelation and mystical intuition. This angle has a deep connection to the ancient roots of Khosravani wisdom, Islamic mysticism, eclectic culture and art, and in a sense ‘rendaneh’, of Iran. In this view, we pursue conducting a study, and composing a historiography, of Iranian cinema not only from the perspective of socio-political events, but also from philosophical and artistic standpoints. Subsequently, we formulate and theorize it based on intellectual foundations, cultural and artistic compositions, and finally, with a critical look, criticize the works of some of the most characteristic Iranian films that are deemed to be the true representatives of Iranian cinema.

Biographie : Saman Rezaei is a PhD student in Transnational and Comparative Literatures at the University of Alberta. He is currently undertaking his dissertation on Suhrawardi’s mystical narratives. Ahmad Kia graduated in Dramatic Literature from Tarbiat Modarres University, Iran. He is a University Lecturer, an Independent Producer and Filmmaker, as weil as a  Member of the Film Producers Union of Iran. 

ROUHOLLAH REZAPOUR : "LA TRADUCTION DE SOUS-TITRAGE DU FILM UN HÉROS D’ASGHAR FARHADI D’APRÈS LA PSYCHOMÉCANIQUE DU LANGAGE"

Le film récent du cinéaste renommé iranien, Asghar Farhadi, intitulé Un Héros a eu un succès incontournable, il a été lauréat de Grand Prix du festival de Cannes en 2021 et actuellement choisi pour représenter la République Islamique d’Iran aux Oscars 2022. Dans ce film, la tâche de la traduction souffre d’un nouvel enjeu. L’accent des acteurs de ce film de la région de Province de Chiraz joue également un rôle. Dans cette étude, analysons les enjeux des adaptateurs d’après la théorie ladmiralienne de cibliste et celle de la psychomécanique du langage de Gustave Guillaume.

Biographie : Rouhollah Rezapour, ancien doctorant à l’Université Paris-Sorbonne IV, est actuellement professeur assistant au Département de la Traduction Française (DTF) de l’Université Allameh Tabataba’i en Iran et membre associé au Centre Pluridisciplinaire Textes et Cultures (CPTC) de l’université de Bourgogne à Dijon en France. Spécialiste de linguistique et traductologie, ses champs de recherche sont basés sur la néoténie linguistique, le cognitivisme et le vouloir dire des langues. Il est auteur du livre intitulé Le bilinguisme en néoténie linguistique chez l’Harmattan.

HAMID REZA SHAIRI : “QUAND LE CINÉMA DE KIAROSTAMI FAIT DU DÉTAIL UN MOYEN D’ACCÉDER AUX FORMES DE VIE HAMID REZA SHAIRI, TARBIAT MODARES UNIVERSITY”

Analyse de l’élaboration des tropes dans le cinéma de Kiarostami. Le cinéaste crée une dramaturgie à partir de la mise en relief d’un élément du monde qui s’articule et se développe au fur à mesure que l’intrigue avance. Cette stratégie discursive permet à l’énonciation cinématographique de poser des conditions filmiques où la caméra se transforme en un moyen de découvrir les petits mystères de l’univers. Chaque détail de la vie, sous formes de récurrence et de persévérances devient dans le cinéma de Kiarostami un moyen de revisiter le sens de la vie. Un tel sens s’obtient sur la base d’un parcours qui transforme une figure banale en une figure tropique et inédite. Ce qui permet à ses films (Et la vie continue, 1992, Où est la maison de mon ami, 1987, Au travers des oliviers, 1994, Le Goût de la cerise, 1997, Le vent nous emportera, 1999, Les Routes, 2004) de nous réconcilier avec le vrai sens de la vie, c’est le recours à une métaphorisation sémiotique qui nous conduit vers la profondeur des objets par le billais d’une persistance et grâce à une présentification de l’absence. Un tissu devient important lorsque le vent l’agite. Une porte devient signifiante quand elle nous relie à l’origine des choses. Une route fait sens au moment où elle y surgit une personne aimée et un cerisier garantit le retour à l’essentiel et à la vie. Ainsi, dans le cinéma de Kiarostami, le trope apparaît comme une possibilité d’accéder aux formes de vie au travers d’un détail que la caméra nous invite à découvrir et à y habiter par un principe axiologique qui consiste à soutenir une « continuation de la continuation ». Dans quelle mesure, le trope nous ferait  accéder aux formes de vie dans les films de Kiarostami ?

Biographie : Hamid Reza Shairi est spécialiste de la sémiotique et des sciences du texte. Il est professeur des Universités au sein du département de français à l'Université Tarbiat Modares en Iran. Hamid Reza Shairi a été l'un des fondateurs de l'équipe de sémiotique à l'Académie des arts de Téhéran (2002-2008). Il fait partie du Comité fondateur de l'Association des professeurs de français à Téhéran. Il est l'un des fondateurs du Cercle sémiotique de Téhéran (2009) qu’il dirige actuellement. Il est aussi le rédacteur en chef de deux revues scientifiques :  Revue internationale de Recherches linguistiques (Language Related Research) et Études narratives (Journal of narrative studies) à la Faculté des sciences humaines de l'Université Tarbiat Modares. Hamid Reza Shairi est également auteur de nombreux articles et d’ouvrages scientifiques. Il a été nommé Chevalier en décembre 2014 dans l’ordre des palmes académiques de la République française. 

ANNE-CHRISTINE LORANGER (SLAM) : "L’HOMME IRANIEN SUR L’HOMME IRANIEN"

À travers trois portraits masculins chez Abbas Kiarostami (Le Goût de la cerise, 1998), Majid Majidi (Le Chant des moineaux, 2008) et Asghar Farahdi (Le Client, 2016), nous explorerons la variation de l’idée du masculin dans le cinéma iranien. Quel regard ces hommes portent-ils sur eux-mêmes, sur leur place dans la société, sur leur rapport aux femmes et à leur famille ? L’essai sera accompagné d’une entrevue avec Majid Majidi sur Le Chant des moineaux

Biographie : Née en 1970 à Montréal, au Québec, Anne-Christine Loranger est journaliste, critique de cinéma, auteure, professeure de langue, réalisatrice et conférencière. Basée à Dresde, en Allemagne depuis 2003, elle couvre l'actualité culturelle et internationale allemande pour ICI Radio-Canada (radio et télévision) ainsi que pour la revue de cinéma Séquences. Elle a collaboré à plusieurs conférences/ouvrages SCRIPT, dont Théâtre Contemporain Orient Occident, Scénariste de la paix, Rabindranath Tagore-Satyajit Ray, Script/Afrique du Sud, ainsi qu'à L'absolu… Un jour, livre-hommage à l'auteure dramatique québécoise Françoise Loranger. En 2013, elle a réalisé le court-métrage Le Cercle, inspiré d’un poème chinois. Elle est l'auteure d'un roman philosophique pour enfants et d'un recueil de nouvelles.

MARIANNE MAGDI FAHMI GARAS : "UN HOMME INTÈGRE, UNE ESTHÉTIQUE RÉALISTE ET EXPRESSIVE"

Dans un contexte difficile où la censure en Iran empêche les artistes d’avoir une liberté d’expression, certains cinéastes défient la censure. Le cinéaste Jafar Panashi a été condamné à cause de Taxi Téhéran  (2015), et Mohammad Rasoulof risque six ans de prison Un homme Intègre (2017). Malgré cette répression, les films iraniens continuent à être vus en dehors des frontières de l’Iran. Nous étudierons parallèlement Un Homme Intègre et les films du cinéaste égyptien Youssef Chahine. Mohammad Rasoulof a commencé sa carrière en 2002 avec le film The Twilight et Chahine est mort en 2008, il a réalisé 40 film et son dernier film est Le Chaos en 2007. Nous citerons Le choixLe Ciel d’enferLa Gare centrale, et La Terre de Chahine, d’un point de vue esthétique et réaliste.

Biographie : Marianne Magdi Fahmi Garas est doctorante en Cinéma sous la direction de Madame Brigitte Gauthier. Elle prépare un doctorat sur le cinéma de Youssef Chahine et sur l’influence du cinéma hollywoodien et du cinéma européen sur ses films. Elle est également membre du Laboratoire SLAM, Synergies Langues Arts et Musiques, dirigé par Brigitte Gauthier à l'Université Paris-Saclay. Elle est docteure ès Lettres de l’Université de Tours, elle a participé à des conférences au sein des association savantes canadiennes sur le romantisme noir, les romans gothiques anglais et les romans fantastiques français. Elle est membre de l’association canadienne de littérature comparée, « Canadian Comparative Literature Association». Elle est chargée de cours à l’Université Paris-Saclay.

DOMINIC GLYNN : "PETER BROOK’S IRANIAN CONNECTION"

Peter Brook has never directed an Iranian play as such. Yet, in the 1970s he produced Orghast in the ruins of Persepolis and adapted the Persian mystical poem Conference of the Birds to the stage. In this talk, I shall consider Brook’s theatrical oeuvre through the prism of these two productions. Specifically, I will reflect on the dynamics of intercultural communication and mythological storytelling at the heart of his work. 

Biography : Dominic Glynn is associate professor at the University of Évry Paris-Saclay. His works sits at the intersection of literary, performance and translation studies. Previously, he secured research council funding for projects on the Visibility of Translation (HK) and Literature under Constraint (UK). Publications include (Re)Telling Old Stories (Peter Lang, 2015), Lignes de fuite (L’Harmattan, 2015), as well as many articles in SSCI and A&HCI-listed journals.

JAVAD HOMAYOUNFAR (SLAM) : "LA CENSURE DANS LE THÉÂTRE IRANIEN APRÈS LA FONDATION DE LA RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE EN IRAN"

En février 1979, une page de l’histoire iranienne est tournée, ainsi que celle du théâtre iranien. L’ayatollah Khomeiny, le guide spirituel de la révolution, nommé aussi par ses proches « le guide des déshérités », a mis fin à la monarchie, la remplaçant par la République Islamique ; un gouvernement clérical s’installe. Depuis cet évènement, les autorités iraniennes ont initié le processus d’islamisation de la culture et des arts. Selon elles, l’art occidental heurtait les préceptes islamiques, et symbolisait la colonisation. A partir de ce moment, différentes mesures d’interdiction s’imposent à la société iranienne. Les Iraniens doivent désormais se conformer aux principes islamiques. Les artistes opposés à cette idée régressive sont sanctionnés. Les forces islamiques infligent au paysage théâtral un discours et une idéologie drastique où la liberté d’expression n’est pas bienvenue. Dès lors, la censure politique, sociale et culturelle intervient dans le milieu théâtral, mais ce mode d’expression artistique n’est cependant pas interdit.

Biographie : Javad Homayounfar est comédien. Après avoir obtenu sa licence en Iran, il a suivi son Master à l’Université de Lyon 2, où il a présenté son mémoire sur le thème de la danse. Actuellement, il est en troisième année de doctorat en «Arts du spectacle» à l’Université d’Évry Paris-Saclay sous la direction de Brigitte Gauthier et Sylvie Roques. Son sujet de recherche porte sur « la formation du comédien en Iran et en France ». Il a également apporté sa collaboration à l’écriture de deux ouvrages sur le théâtre iranien : «Le Corps » et « Le Mouvement ». En 1999, il a remporté le premier prix du meilleur comédien du festival de théâtre des centres culturels à Téhéran en Iran. Il a, par ailleurs, tenu des rôles dans différentes troupes théâtrales, entre autres, iraniennes et japonaises.

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